Paroles de Farfelus au Jardin d’acclimatation de Paris !

 

Encore un super travail pour composer la bande son et la chanson (musique et paroles) de la grande nouveauté du parc d’attraction : le manège « la toupie ». L’inauguration en musique a eu lieu début avril 2022 !

Une sacrée aventure qui permet à L’Univers Musical Enchanteur d’être diffusé « en boucle » auprès de plus de deux millions de visiteurs par an !

Jardin d'acclimatation de Paris

 

Histoire du jardin d’acclimatation

Depuis sa fondation, à l’automne 1860, le Jardin d’Acclimatation constitue un espace unique de découverte, de promenade et d’émerveillement. Il est aménagé sur un terrain vallonné de 19 hectares, à l’origine marécageux (« les sablons »), situé dans un méandre de la Seine, en lisière du bois de Boulogne et sur une parcelle appartenant à la Ville de Paris. Sa création s’inscrit dans le plan global de restructuration/modernisation de la capitale impulsé par Napoléon III. Il s’inspire, comme le reste du bois, du modèle des parcs londoniens que l’empereur avait appréciés lorsque, invité par la reine Victoria, il avait visité Londres avec l’impératrice Eugénie. Sous le Second Empire, le Jardin d’Acclimatation s’impose comme un pôle de la « vie parisienne » scientifique et mondaine. Après les dévastations de 1870-1871, il se relève en multipliant les attractions, mais aussi en organisant des exhibitions humaines. La Première guerre mondiale entraîne son déclin et sa transformation en un simple parc d’amusement.
Mais, depuis les années 1980, LVMH assurant la gestion de la concession de service public confiée par la Ville, le Jardin d’Acclimatation connaît un renouveau spectaculaire qui en fait l’une des destinations prisées des Franciliens, de leurs voisins et invités, des touristes étrangers.

Un jardin impérial

À sa naissance, le maître d’œuvre du Jardin est la Société impériale zoologique d’acclimatation dirigée par le zoologiste réputé Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Celui-ci ambitionne de présenter et de domestiquer, sur un seul site, ouvert au public, une large variété d’espèces animales et de végétaux. Supervisés par le préfet de la Seine, le célèbre baron Haussmann, les travaux sont réalisés en quinze mois par une équipe talentueuse, la dream team du second empire : l’inventif ingénieur Jean-Charles Alphand, « auteur » des Buttes-Chaumont, l’architecte éclectique Gabriel Davioud et le génial paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps. C’est devant un parterre de célébrités, Mérimée, Viollet-Le-Duc, Offenbach, que le couple impérial inaugure le 6 octobre 1860 le Jardin d’Acclimatation.
Il rencontre aussitôt un succès phénoménal. Un public enthousiaste se presse pour découvrir un lieu exceptionnel, à la fois raffiné et populaire, scientifique et récréatif, éducatif et distrayant. On y vient pour s’instruire, se promener, admirer des milliers d’animaux venus du monde entier, écouter des conférences ou des concerts, se prélasser parmi les plantes luxuriantes de la grande serre, explorer les bassins du plus moderne aquarium d’Europe… Malheureusement, le développement du Jardin est brutalement stoppé au bout d’une décennie.

En état de siège

La guerre franco-prussienne de 1870-1871 lui porte, en effet, un coup sévère. Le Jardin doit fermer ses portes au public. Juste avant que la capitale ne soit totalement encerclée par les troupes allemandes, il parvient à transférer certains animaux vers des établissements de province ou de l’étranger. Durant le terrible siège de Paris, il accueille des pigeons-voyageurs qui transportent les premiers microfilms révélant la situation catastrophique dans laquelle se trouve la capitale. Privé de ressources et confronté à un hiver particulièrement rude, le Jardin est contraint de sacrifier ses animaux pour nourrir
la population affamée. Chameaux, antilopes, loups, ours, kangourous, pythons et autres espèces exotiques sont débités par les bouchers ou bien inscrits aux « menus extravagants » de quelques restaurants de luxe. Même les fameux éléphants Castor et Pollux, qui faisaient la joie des enfants et des adultes, ne sont pas épargnés. Tous deux sont abattus en décembre 1870 et découpés en filets, escalopes et boudins.

L’armistice conclu entre la France et l’Allemagne ne met pas fin aux tourments du Jardin qui se retrouve sur la ligne de front entre Versaillais et Communards au début de la « semaine sanglante ». De violents combats s’y déroulent. Des employés sont tués, des bâtiments endommagés, des plantations saccagées. Au sortir de ce sanglant conflit, le Jardin est dévasté.

Le Jardin refleurit

Grâce à une subvention publique, à de généreuses donations de personnalités éminentes, comme le roi d’Italie Victor-Emmanuel II qui offre les éléphants Roméo et Juliette pour remplacer les regrettés Castor et Pollux, et à l’aide de prestigieuses institutions étrangères comme les zoos d’Amsterdam et d’Anvers, le Jardin réussit rapidement à reconstituer ses collections animalières et à remettre en état ses installations. Il rouvre dès 1872. Au cours des années suivantes, il complète ses équipements et se dote de nouvelles attractions – magnanerie, écuries, bergerie, chenil, vacherie, gymnase, panorama, palmarium, pigeonnier – qui séduisent des visiteurs de plus en plus nombreux. Hier comme aujourd’hui, un coquet petit train, d’abord tracté par des chevaux puis par une locomotive à vapeur et enfin par des motrices électriques, relie la Porte Maillot au Jardin d’Acclimatation. Celui-ci s’orne d’un élégant Palais d’Hiver, tout en verre et en métal, et de grandes écuries où se côtoient des quadrupèdes du monde entier. Comme sous le Second Empire, le Jardin d’Acclimatation reste sous la Troisième République le lieu à la mode où les loisirs s’harmonisent avec la science et la culture.
À côté des promenades à dos de zèbre ou d’autruche et du spectacle d’otaries, les Parisiens peuvent assister à des causeries savantes, fréquenter une librairie spécialisée, visiter une exposition d’art ou le musée du Sport.
Marcel Proust, au fil de « La Recherche », le fait visiter aux Guermantes…

Des exhibitions ethnographiques controversées

En même temps, le Jardin succombe à la dérive d’une prétendue hiérarchisation raciale qui affecte alors les pays européens. À partir de 1877, il s’inspire d’un zoo allemand pour livrer à la curiosité du public des « individus singuliers » originaires de contrées lointaines. Sous un prétexte pseudo-scientifique sont exhibés, y compris en les salariant, de soi-disant « sauvages », venus principalement d’Afrique, mais aussi des Amériques, d’Océanie ou du Grand Nord. Ces « attractions humaines » remportent un succès si grand et si lucratif qu’elles se multiplient jusqu’en 1931, voguant sur l’expansion coloniale
et profitant de l’engouement pour l’exotisme. Au total, le Jardin organise une trentaine de « spectacles ethnographiques », l’expression « zoos humains » est un anachronisme, d’Achantis, de Nubiens, d’Indiens, de Lapons, de Kanaks, de Fuégiens, de Kalmouks, dont certains sont victimes du froid ou de maladies dans une capitale dont ils subissent les températures et les microbes. Malgré leur dénonciation par quelques anthropologues, ces expositions contribuent à façonner, dans le confort d’une « bonne conscience » aveugle, les préjugés de la population française à l’égard des peuples colonisés.

Un lent déclin

La Première guerre mondiale plonge le Jardin dans une crise prolongée.
La fréquentation chute dramatiquement, les plantations s’étiolent, les équipements se délabrent, les animaux dépérissent, au point que le Jardin renonce à être « zoologique ».
En outre, il subit la concurrence de nouveaux parcs d’attractions, comme Luna Parkinstallé à la Porte Maillot et le zoo de Vincennes. Pour se relancer, le Jardin s’éloigne de sa mission éducative pour se dédier de plus en plus aux distractions familiales. Validée par la Ville de Paris, cette réorientation se traduit par l’ouverture de nombreux manèges et carrousels attribués à des sous-concessionnaires, ainsi que par l’aménagement de pataugeoires, d’un toboggan, d’une ferme, d’un Guignol.

Le Jardin organise aussi des projections de films, des spectacles de cirque et des rencontres sportives. Parmi ces attractions, la plus novatrice, en 1928, est la romantique Rivière Enchantée qui serpente toujours au milieu des saules et des roseaux. Le courant qui entraîne les barques reste un mystère dont les parents sont heureux de révéler les mécanismes à leurs enfants…

Pourtant, le Jardin plonge dans une certaine torpeur. En 1952, la Ville de Paris en octroie la concession à Marcel Boussac, riverain dont le domicile du 74 boulevard Maurice Barrès regarde le parc. La légende raconte que le magnat du textile, propriétaire des Haras de Jardy, des journaux L’Aurore et Paris-Turf, de Christian Dior et du Bon Marché, ne supportant pas les feulements des lions à la saison des amours et n’avait trouvé que ce moyen pour s’en débarrasser. Il ne parvient pas à ralentir la désaffection du public.
Dès lors, le Jardin est amputé d’un hectare pour construire un bowling et perd son magnifique Palmarium, remplacé, à l’initiative du président Georges Pompidou, par le musée des Arts et Traditions populaires surnommé « Le Louvre des Peuples », mais qui ne trouvera pas son public.

Renaissance

En acquérant, après qu’ils soient passés en diverses mains peu avisées, les actifs du Groupe Boussac en 1984, le groupe LVMH hérite de la concession du Jardin d’Acclimatation, dont il obtiendra à deux reprises la reconduction, l’actuelle se terminant en 2041. Le « leader mondial du luxe » met en œuvre un vaste plan de réaménagement destiné à renouer avec les principes des fondateurs, à restituer au Jardin son authenticité, son lustre et sa cohérence. En quinze ans, 85 millions d’euros sont investis dans d’importants travaux structurels qui réhabilitent et modernisent ses installations.
Le Jardin retrouve son identité originelle de parc modèle, d’espace de détente, de culture et d’agrément. Tout à la fois familial, éducatif et ludique, il remplit sa mission de service public, en proposant des ateliers pédagogiques, des découvertes naturelles, une programmation événementielle variée et 45 attractions différentes.
Hier comme aujourd’hui, il associe nature, culture, divertissement et sport.
Il présente la richesse de la flore hexagonale et participe à la préservation de la biodiversité animale. Certes, les animaux sauvages ne sont plus présents, mais plusieurs centaines d’oiseaux et de mammifères continuent de peupler les pelouses et les cours d’eau. Le patrimoine architectural, comme la Grande Volière ou la Maison Eugénie, a été respectueusement restauré. Le tracé historique conçu par Barillet-Deschamps a été rétabli. De nouvelles promenades ont été dessinées. Les Grandes écuries abritent désormais le théâtre de Guignol dans une jolie salle. Les manèges ont été remplacés ou rénovés. Les attractions, intégrées au paysage, sous le crayon de Thierry Rétif, ont adopté une esthétique « steam punk », vision post-moderne d’un monde ludique inspiré de Jules Verne.

Tous ces embellissements expliquent la réussite du Jardin d’Acclimatation qui se classe désormais parmi les trois premiers parcs d’attraction français, attirant chaque année deux millions de visiteurs ou plus.